La production d’abricots s’effondre en 2024
Au 1er juillet 2024, la production française d’abricots reculerait de près d’un tiers sur un an. Les cours se rétractent également sous l’effet d’une faible demande.
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Alors que la récolte d’abricots s’achèvera dans quelques semaines, l’heure est au premier bilan. Avec 85 400 tonnes estimées au 1er juillet 2024, la production française d’abricots devrait être inférieure de 33 % à la récolte abondante de 2023 et de 20 % à la récolte moyenne de 2019 à 2023. C’est le constat que dresse Agreste, le service de la statistique du ministère de l’Agriculture, dans une note d’Infos rapides diffusée le 9 juillet 2024.
Il en est de même pour les surfaces de production (10 900 hectares) qui se replient de 2 % en glissement annuel et de 7 % par rapport à la moyenne quinquennale. Selon le ministère, plusieurs facteurs expliquent cette baisse : le phénomène d’alternance après une production en 2023 abondante pour certaines variétés, des besoins en froid non satisfaits durant l’hiver ainsi qu’une chute de fleurs et de fruits à la suite d’intempéries printanières et estivales.
Une demi-récolte prévue en Auvergne-Rhône-Alpes
Dans la vallée du Rhône, les épisodes de grêle et la chute de fruits de variétés tardives sur le mois de juin réduisent encore le potentiel de production, déjà amoindri au printemps par des coulures après une floraison déficiente. Néanmoins, les calibres des fruits sont élevés.
La récolte des variétés précoces s’achève dans la région, « avec une partie importante des fruits orientée vers la transformation en raison de défauts visuels », souligne Agreste. Au total sur la campagne, la production en Auvergne-Rhône-Alpes est évaluée à 35 900 tonnes et serait ainsi réduite de moitié par rapport à 2023 (–45 %).
En Occitanie, la production est également estimée en baisse. Avec 32 400 tonnes, elle chuterait de 22 % sur un an, après la récolte élevée de 2023. Dans le Gard, les températures fluctuantes et souvent fraîches ralentissent la prise de calibre tandis que la sécheresse persiste dans le Roussillon.
Enfin, les orages de juin provoquent quelques pertes en Provence-Alpes-Côte d’Azur. « Les conditions météorologiques humides pendant la floraison, le manque de froid et un redoux inhabituel en fin d’hiver diminuent le potentiel de production », précise Agreste. Après une production en 2023 bien supérieure au niveau moyen des cinq dernières années, la production serait de seulement 15 500 tonnes, en recul de 17 % sur un an.
Des cours et une demande en berne
En juin 2024, les cours des abricots se rétractent de 3 % sur un an tout en se situant au-dessus de la moyenne de 2019 à 2023 (+4 %). « En début de mois, la consommation n’est pas au rendez-vous en raison d’une météo peu propice à la consommation de fruits d’été et d’un déficit en sucre des premières variétés récoltées », explique le ministère. Les actions promotionnelles en grandes et moyennes surfaces et les ventes en « abricot confiture » ont ensuite permis d’activer la consommation en fin de mois.
Enfin, les importations en provenance d’Espagne (30 % des importations de l’année) seraient supérieures de 65 % à celles de l’année précédente. Elle baisserait cependant de 4 % par rapport à la moyenne quinquennale, selon les données du marché Saint-Charles, à Perpignan.
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